Longlegs est une approche étonnamment astucieuse des romans policiers et des films d’horreur diaboliques. Réalisé et écrit par Osgood Perkins, le film se tourne vers le passé comme un film d’époque des années 90, mais va encore plus loin en capturant les fondements des deux genres dans lesquels il évolue et en les exécutant à merveille.
Maika Monroe, reine du cri certifiée, incarne l’agent Lee Harker. Sombre et mue par une intuition étrange, Lee doit aider à retrouver un tueur en série qui tue des familles dans leurs maisons, laisse derrière lui des notes qui doivent être déchiffrées, et pourtant ne laisse aucune trace de présence dans la maison. En assemblant les pièces du puzzle, elle découvre la série d’indices occultes qui relient tout cela.
Ce ne sera pas une longue critique. Comme beaucoup de romans policiers, il vaut mieux attendre que celui-ci soit vu ; comme beaucoup de romans d’horreur, il vaut mieux le vivre. La capacité de Perkins à maintenir son public sous le poids oppressant du suspense est inégalée.
La froideur et l’indifférence de Lee Monroe sont une fenêtre ouverte sur l’histoire qui devient plus claire au fur et à mesure que l’histoire se développe. Les réponses donnent lieu à des terrains encore plus instables à mesure qu’elle descend plus profondément dans le gouffre que Longlegs a creusé. Le comportement stoïque de Lee laisse place à l’incertitude et aux profondes vulnérabilités que Perkins exploite alors qu’il la jette dans l’obscurité.
Nicolas Cage vole la vedette, comme il le fait habituellement. Après la séquence d’ouverture, bien qu’il sache qui est Longlegs, il envahit tout le film. Il suffoque, et il n’apparaît même pas dans le film la plupart du temps. La transformation physique de Cage est elle-même horrible. On aperçoit des aperçus du tueur en série éponyme et la façon dont chaque moment passé avec lui fait grandir son ombre. Sa présence est étouffante.
Comme dans ses autres films tels que Gretel et Hansel et La Fille du manteau noir, Perkins sait exactement comment pousser son public à combler les vides – et la façon dont nous les comblons devient une peur croissante qui se resserre lentement. Avec un œil sur l’architecture, les portes et les fenêtres capturent les personnages qui vivent en leur centre.
Tandis que la caméra se rapproche, les grands arrière-plans donnent aux personnages une impression d’infiniment petit. L’environnement contribue également à la tension effrayante. Les arrière-plans sont légèrement flous et, malgré la retenue de Perkins lorsqu’il utilise des sursauts de peur, on ne peut s’empêcher de sentir que quelque chose va surgir. C’est dans l’espace où le public demande : « Est-ce que quelque chose va surgir ? » que l’on se tient la poitrine, essayant d’empêcher l’air de s’échapper de ses poumons.
La main ferme de Perkins permet à la simplicité de tracer un chemin tandis que vous descendez en enfer. Chaque petit moment s’appuie sur le suivant tandis que la violence saccadée soulage la tension en vous faisant sursauter sur votre siège. Longlegs n’est pas bruyant ou impétueux, ce qui rend ses moments de chaos erratique qui jaillissent des personnages d’autant plus déconcertants.
Osgood Perkins a démontré sa capacité à créer des paysages et des situations absolument horrifiants pour ses personnages. Cela se poursuit avec Longlegs. Oui, Cage et Monroe sont en grande partie responsables du succès émouvant du film. Mais c’est la façon dont Perkins resserre l’étau avant de vous faire tomber du tabouret qui rend l’exécution du récit palpitante.
Un thriller du FBI qui reproduit des moments de l’histoire du genre, il pivote vers l’occulte infernal qui en fait quelque chose de spécial. Longlegs est une expérience profondément troublante du début à la fin. C’est à la fois vif et subtil dans le meilleur sens du terme.
Longlegs est à l’affiche dans les cinémas du pays.
Jambes longues (2024)
8,5/10
TL;DR
Un thriller du FBI qui reproduit des moments de l’histoire du genre, il pivote vers l’occulte infernal qui en fait quelque chose de spécial. Longlegs est une expérience profondément troublante du début à la fin.