Revue d’un gentleman à Moscou

Avec le temps, les gens meurent, les couleurs s’estompent et l’ancien cède la place au nouveau. C’est un sentiment que le comte Alexander Rostov (Ewan McGregor) trouve tout à fait résonnant en tant qu’aristocrate dans la Russie post-révolutionnaire. Pourtant, c’est aussi une déclaration qui trouve une force, une vie et une fantaisie nouvelles dans A Gentleman in Moscou. Bien que se déroulant dans une période de plus en plus sombre de l’histoire, la série ne manque jamais de raconter son histoire avec une marque distincte de cœur et d’humour. Même dans ses moments les plus sombres, il bouillonne d’esprit, de couleurs et, surtout, d’humanité. Même si le spectacle peut menacer de devenir un acarien trop sucré, il dresse un portrait saisissant d’une vie passée dans une cage dorée. Celui qui est à la fois réconfortant et bouleversant.

Adapté du roman du même nom d’Amor Towles, A Gentleman in Moscou commence en 1921 au milieu d’une Russie nouvellement communiste. C’est ici que le comte Rostov est condamné à l’assignation à résidence dans l’hôtel historique Metropol par un tribunal bolchevique. Finis son titre officiel, son domaine familial et sa somptueuse suite : il ne reste plus qu’une chambre de domestique dans le grenier de l’hôtel. L’ancien comte continue de nouer de nouvelles relations avec le personnel et les clients de l’hôtel. Parmi les plus marquants figurent la jeune et précoce Nina (Alexa Goodall), l’actrice montante Anna Urbanova (Mary Elizabeth Winstead) et le commissaire de la police secrète, Osip Glebnikov (Johnny Harris).

À chaque épisode, des années, voire des décennies, passent. L’Union soviétique connaît un changement radical de régime, une corruption des idéaux communistes et un nombre croissant de morts. Mais dans la grandeur étouffante du Metropol, peu de changements. Bien que le malaise d’être coincé dans un seul endroit puisse en surmonter certains, Rostov reste d’une humeur inhabituellement bonne. Une démarche qui devient un acte de défi crucial et émouvant, lui permettant de retrouver la liberté dans sa prison ornée.

Le tour de McGregor en tant que comte – ou devrions-nous dire citoyen – Rostov est le ciment qui unit A Gentleman in Moscou. Dans un spectacle qui vire souvent vers une émotion trop sentimentale, il la fonde avec nuance et sincérité. Rostov n’est jamais relégué au rang de victime tragique des circonstances mais plutôt d’agent de son propre destin. C’est un homme aussi honorable qu’hypocrite, obligé de tenir compte des erreurs de son passé. Pendant tout ce temps, il affronte les périls du présent et les relations tragiques et profondément enrichissantes qui les accompagnent.

Entre les mains habiles de McGregor, Rostov ne devient jamais un monolithe. Il est imparfait, édifiant, éloquent et impuissant, traversant de nombreuses émotions bien qu’il soit figé au même endroit. À chaque tour de sa merveilleuse moustache royale, McGregor cimente un personnage aussi dynamique que le pays en constante évolution qui l’entoure. Il est la clé de la façon dont A Gentleman in Moscou navigue avec fluidité dans les conventions de la comédie et de la tragédie.

Le cœur blessé mais beau de la Russie bat au sein de l’Hôtel Metropol, à l’intérieur de chacun de ses riches personnages. Qu’il s’agisse d’un chef cuisinier passionné, d’un agent de la police secrète complice ou d’une actrice en difficulté, chaque personnage éclectique donne de la texture et un sentiment de fantaisie à une histoire sur de sombres circonstances politiques. La puissance de la série réside dans la façon dont chaque relation se développe, se transforme et, parfois, est brutalement interrompue.

Les arcs centrés sur les romances clandestines, les liens père-fille grandissants et le métier d’espionnage sont tous entrelacés avec soin et émotion méritée. Ajoutez à cela un narrateur secret dont l’identité est lentement révélée, et A Gentleman in Moscou ressemble plus à un conte de fées historique vibrant qu’à autre chose. Cela devient un analogue onirique de films comme Amélie et Big Fish avec McGregor, nous faisant traverser des moments matures et sombres avec une qualité semblable à celle d’un livre de contes. C’est un effet magnifiquement renforcé par la partition orchestrale légère, aérienne et enfantine.

Un gentleman à Moscou se délecte du milieu de son cadre historique. Il s’inspire vivement du débat idéologique, de la politique ensanglantée et de la vision toujours changeante d’une Russie post-Romanov. La conception de production vivante et respirante fait un travail remarquable en incarnant l’instabilité de cette époque, passant d’un rêve extravagant et cosmopolite à une carcasse désaturée et fragmentée. Le Metropol devient à la fois un monument d’un passé décadent et de la corruption pourrissante du présent. Grâce à une approche visuelle si percutante, la série devient un mariage émouvant entre histoire et fantaisie de livre de contes.

Rome ne s’est pas construite en un jour, mais Rostov note rapidement : « Elle a été incendiée en un seul jour ». C’est en capturant cette vague de changement que résonne l’histoire onirique de A Gentleman in Moscou. Bien qu’il puisse être un peu trop mièvre à certains moments, notamment dans sa gestion de certains antagonistes et les commodités de l’intrigue, il ne manque jamais de restituer l’histoire de manière émouvante et onirique.

A Gentleman in Moscow est diffusé sur Paramount+ le 29 mars

Un gentleman à Moscou

8/10

TL;DR

C’est en capturant cette vague de changement que résonne l’histoire onirique de A Gentleman in Moscou. Bien qu’il puisse être un peu trop mièvre à certains moments, notamment dans sa gestion de certains antagonistes et les commodités de l’intrigue, il ne manque jamais de restituer l’histoire de manière émouvante et onirique.

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